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L’ARCHITECTURE DE LA RENAISSANCE.

Renaissance fut le rayon de lumière qui dissipa l’obscurité dans laquelle avaient vécu nos ancêtres depuis Clovis.

Après les travaux qui ont illustré les cinquante dernières années et dont les principaux sont dus à Caumont, Didron, Lassus et Viollet-le-Duc, il n’est plus possible de tenir un pareil langage. Sauf pour quelques esprits attardés, dans l’histoire de l’architecture, la France du moyen âge mérite de prendre place à côté de la Grèce antique. On peut varier d’opinion sur la valeur relative des formes monumentales, on peut hautement préférer le siècle de Périclès à celui de Philippe-Auguste et de saint Louis, le Parthénon à la cathédrale d’Amiens ; mais on ne peut nier que la France n’ait, comme la Grèce et seule avec elle, créé une architecture parfaite de tout point. Les principes sont opposés, il est vrai, la première basant son système sur les poussées ou pressions obliques, la seconde sur la stabilité inerte ; mais des deux parts, dans l’application, apparaît la même logique absolue. Que le monument soit religieux ou civil, chacun de ses membres n’en occupe pas moins une place inévitable, chacune de ses pierres n’en est pas moins éloquente dans l’explication de la fonction qui lui incombe. Partout le dehors laisse entrevoir le dedans, sur lequel il se modèle, dont il n’est à proprement parler que la conséquence et la manifestation.

Et cette recherche de la logique a certainement précédé de beaucoup le xiiie siècle, qui vit l’apogée de l’architecture si improprement appelée gothique. Car on n’enfante pas spontanément des chefs-d’œuvre, et