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L’ARCHITECTURE DE LA RENAISSANCE.

les écrivains grecs considérés comme leurs modèles, en attendant que ces derniers, ce qui ne devait pas tarder, soient reproduits dans leur propre langue.

Les arts plastiques se trouvaient ainsi orientés vers l’antiquité ; rien ne pouvait sérieusement les en détourner. L’Italie du Nord, après avoir subi les influences de l’architecture romano-germanique, acceptait celles de l’architecture gothique, que lui transmettait l’Allemagne plutôt que la France. Dans l’Italie du Sud, on employait ici le byzantin enraciné par un long usage, là le gothique français implanté par les princes de la maison d’Anjou. Entre ces deux extrémités de la péninsule, la région centrale n’était ni assez envahie par les importations étrangères, ni assez liée par ses traditions locales pour se trouver, même un instant, arrêtée dès qu’elle aurait pris son essor. De plus, l’art gothique y était introduit d’une façon trop intermittente, et il y était trop froidement accueilli pour pouvoir transmettre son système de sculpture. Quant à l’art byzantin, où la sculpture était presque nulle, il ne pouvait donner ce qu’il n’avait pas.

On sentit donc qu’il fallait tout reprendre par la base, et que le meilleur parti était peut-être, par une connaissance plus approfondie des monuments antiques, de rattacher le présent au passé, sans s’inquiéter des invasions du ve siècle et de tout ce qui avait été fait depuis. La tâche, du reste, ne présentait pas de trop grandes difficultés, vu le nombre de débris importants que renfermait chaque ville, vu surtout le voisinage de Rome où l’on pouvait faire un pèlerinage et étudier sur place les œuvres des grands siècles. Nicolas de Pise