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la maternelle


II


J’habite, à quelques pas de l’école, dans la même rue, une des rares maisons qui ne soient pas un hôtel meublé. Il y a une sage-femme au premier et un trafiquant en reconnaissances du Mont-de-Piété au troisième. Ma chambre est au sixième étage sur la cour.

Mon oncle, mon dernier parent, ayant fait un choix judicieux des meubles dont il pouvait se séparer, me les a donnés.

Mes biens mobiliers ne se composent pas seulement d’un lit de sangle et d’une malle, je possède, en outre, une étagère avec des livres, une table, une chaise et un fauteuil. Seulement, voilà : ma table est un guéridon de jeu, ma chaise une fumeuse, et mon fauteuil une rocking-chair en osier quelque peu détraquée ; si l’on ne s’assied pas juste au milieu, elle se déforme, gémit et fuit tout d’un côté ; on peut jouir à la fois du roulis et du tan-