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De là une dissertation sur la façon de « corriger » les enfants ; le battage des enfants étant assimilé à une nécessité domestique, telle que le battage des tapis.

— Ça ne se bat guère avant cinq ou six mois.

— Le matin de préférence, ça les remonte pour la journée.

— Dame ! le dimanche, ils écopent davantage parce qu’on a plus de temps.

— Moi, les miens, je les ai toujours époussetés avec une baguette, parce que, chez mon père, autrefois, y en a eu un d’éborgné par un coup de poing ; alors, c’est dans la famille : ma sœur aussi, les siens ne sont rossés qu’à la baguette.

— Quand mon quatrième est né, j’étais si en colère que je n’arrêtais pas de cogner sur l’aîné, comme si c’était de sa faute : « Toi, chameau, si tu n’étais pas là, ça ne m’en ferait pas quatre. »

— Enfin, Rose, venez-vous prendre un verre, on est toute en beurre de ce temps-là ?

— Vous savez bien qu’elle ne peut pas, avec sa gastralgie.

Je me rappelle, en effet, la mère Fondant amenant ses trois enfants à l’école et poussant à part l’aîné Gaston :

— Celui-là, madame, n’ayez pas peur de taper dessus, c’est un sale enfant ! il a tous les défauts !

Elle criait ces mauvaises paroles avec une passion sincère, saisissante.

Pauvre bambin inerte ! « Tous les défauts ! » Il