une lettre aux parents : une sévère correction s’impose.
— Et puis, a demandé la directrice, n’avez-vous pas, dans votre livre de morale, quelques histoires qui s’appliquent à leur cas ?
— Nous en avons certainement, a dit la normalienne.
— Il y en a qui s’appliquent tout à fait ! a prononcé avec force Mme Galant, et, fanatique, implacablement dévouée à la pédagogie, elle a emmené les deux Pantins. Ils sont venus à elle : deux pauvres dos étriqués, rétrécis, de guingois, deux fronts piteux, à demi-levés pour implorer une entente miséricordieuse, — mais Mme Galant pensait trop haut, à ce moment-là, elle n’a rien vu.
L’obscure incitation du printemps chez les enfants, l’obscur désir d’évasion, de nouveau et par conséquent de beau, porte à réfléchir au besoin d’art chez le peuple.
Il s’avère que, chez le peuple, les louables souhaits « d’en dehors » tournent mal, par fatalité : la poétique, saine, nécessaire influence du printemps tourne à la flânerie affameuse ; l’aspiration magnifique sert à renforcer les préjugés, la servitude, la misère.
Le besoin d’art conduit au café-concert inepte et ordurier, aux bars, aux débits à ornementation brillante, il conduit à acclamer l’apparat militaire, à lire Rocambole avec passion, à bayer d’aise devant les enluminures violentes des journaux illustrés :