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déprime !… Et ce sont des personnes à grades si durement tranchés, qui doivent inculquer aux enfants les sentiments bons, justes, conformes à la nature, qui doivent développer les qualités de simplicité, de spontanéité !…

Mme Paulin élève aussi des protestations :

Mlle Doucet ne se conduit pas dignement. Quand on pense qu’il y a des directrices si gentilles, qui vous font plutôt plaisir en vous commandant ! Ainsi, Mme C…, son père est mort ; eh bien, elle est tellement occupée par son école, qu’elle envoie aimablement une adjointe sur la tombe, à sa place, les jours d’anniversaire ; l’adjointe est flattée, pas vrai ?… la tombe du père de Madame !… elle y va comme pour son compte. Voilà au moins de beaux sentiments, chez l’une comme chez l’autre !

Ce soir ma concierge m’a remis une nouvelle missive de mon oncle, toujours dans le style bourru et laconique.

« Maintenant, je dois être fixée sur cette enquête, dit-il. Ce n’était pas la peine de faire la sainte-nitouche. Alors il est probable que l’on me verra bientôt. »

Alors me laisse rêveuse. Non, mon oncle, je ne suis aucunement fixée, je ne veux rien savoir. Je n’irai pas vous demander l’explication de vos excuses dissimulées…

Subitement, pourquoi ce soupçon absurde, en éclair, — que Mme Paulin et mon oncle se sont abouchés ? Folie. Toutefois, j’en suis sûre mainte-