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Mais nous, les grands, c’est la feuille qui nous occupe ; nous voulons la dessiner et la reproduire en papier. Eh ! eh ! ce n’est pas facile de dessiner une feuille ; il y a les nervures qui sont les vaisseaux de la plante, par où circule la sève ; la grosse nervure du milieu, les nervures qui partent de celle-ci… Ma foi, nous allons fabriquer une feuille artificielle d’abord. Plions un papier en deux, (tiens ! ce milieu sera la grosse nervure !) plions la feuille vivante sur le papier, elle servira de patron ; découpons le papier en suivant le contour vert, (pour découper on rabat le papier, on serre avec les ongles et, au besoin, on humecte du bout de la langue). Bon ! et pour les nervures transversales, il suffit de plisser le papier. Mais alors, rien de plus facile à dessiner ! La grosse nervure, puis deux lignes courbes, puis intérieurement des lignes obliques pour les nervures principales. Et pour une feuille dont le contour ne serait pas uni, une feuille de marronnier, par exemple, on couperait des dents, comme des marches d’escalier à l’extrémité de chaque nervure plissée. Mais alors nous savons dessiner ! Parbleu ! avant d’essayer une chose, il importe de bien comprendre.

La piètre narratrice que je fais ! L’institutrice ajoutait — je ne sais comment — que le lilas est un arbuste, tandis que le marronnier de la cour est un arbre et que le lilas offre les premières feuilles après l’hiver. Et alors, tout le temps de la démonstration le printemps était dans la classe, le soleil crépitait à travers les phrases, le peuple des arbres