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Et l’histoire d’une petite curieuse :

« Berthe a un très grand défaut : elle est d’une curiosité incroyable, elle veut tout entendre, tout savoir, toucher à tout. Quand elle marche dans la rue, sa tête ressemble à une girouette, elle ne cesse de tourner. Elle veut suivre ce qui se passe à droite, à gauche, devant, derrière. Si deux personnes causent ensemble, elle tâche d’entendre ce qu’elles disent. Sa mère a honte de l’emmener en visite, parce que, en arrivant, elle inspecte la pièce où elle est et regarde les objets les uns après les autres. Elle ouvre les tiroirs pour palper ce qu’ils renferment. Elle feuillette librement les livres qui sont sur la table ! Un jour, elle s’est permis d’ouvrir une boîte qui appartenait à un collectionneur d’insectes ; dans cette boîte, il avait renfermé un énorme bourdon à corps velu ; l’affreux insecte armé de son dard a sauté à la figure de la petite curieuse. »

Où en est mon drame dans tout cela ? Je devais enregistrer les améliorations de cette année décisive, en voilà un tiers d’écoulé : quoi d’amélioré chez Gabrielle Fumet, chez Bonvalot, chez la petite Doré ? Je note de l’assouplissement, de la discipline, de la mécanisation ; certes, les rangs manœuvrent de mieux en mieux pour la conduite aux cabinets, pour la sortie du déjeuner. Les superbes leçons sur les inconvénients de la turbulence, de l’impétuosité, de la vivacité semblent avoir porté leurs fruits… Je me demande si l’école n’a pas pour principal effet