fleurs dans le genre de celles des Buttes-Chaumont au mois de mai et on aurait dit d’une place de fête où les abeilles, les oiseaux et les papillons ne cessaient de passer et de se balancer.
» Chaque jour, après déjeuner, la vieille dame venait s’asseoir sur un fauteuil d’osier, au bas du perron et elle mettait ses lunettes et elle faisait de la tapisserie en levant les yeux de temps en temps sur le marronnier où les feuilles remuaient doucement et faisaient un chuchotement comme certains élèves qui se figurent qu’on ne les entend pas.
» Mistigris, qui ne quittait jamais sa maîtresse, s’installait sur la dernière marche. Assis, la queue sous les pattes, sans bouger, il regardait les abeilles, les papillons qui tournaient autour des fleurs. Des grains d’or remuaient dans ses yeux et il avait l’air d’écouter avec ses yeux le bruit d’une charrette sur la route, le sifflet du chemin de fer très loin. Si une mouche s’approchait, il faisait un mouvement de tête ; il surveillait aussi, de côté, sa maîtresse qui travaillait et quand il avait bien vu que rien n’était changé dans le monde, il se léchait les pattes, se mettait en rond et dormait.
» Un jour, comme la vieille dame allait s’asseoir dans son fauteuil d’osier, voilà qu’elle entend des cris d’oiseaux, ah, mais ! des cris aigus, précipités, affreux et elle voit deux mésanges qui voletaient comme des perdues autour du marronnier ; les ailes battaient vite et faisaient penser à des mains malheureuses qui tremblent, qui ne savent pas où se poser ; les petits oiseaux approchaient des branches,