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Etat de la question en 1789


assurément, si l’on s’lmi licnl iuix chiffres ; mai^ non, si Ton juge par comparaison. Les colonies, en effet, ne son ! qu’un appoint aux forces ])oiitiques et économiques île la métropole ; leur imporlance doit s’eslimer au rang qu’elles Ibnl prendre à la nation mère dans la contrée oii cli a ses intérêts et dans le monde entier. L’Espagne^ par exemple, avait presque aulani de coloni(>s an xviu° qu’au xvi’^ siècle ; mais ces colonies n’on’ pas été mises en valeur et l’Espagne n’est plus li’ seule puissance coloniale : aussi esL-elle déchue du premier rang qu’elle occupait en Europe et dan^ le monde. Inversement, que l’on comparer 1*’^ accroissements ctdoniauxde l’Angleterre avec cei’N de la France depuis 1789. L’Angleterre possèd»’ aujourd’hui un domaine 15 fois |)lus étendu 11 fois plus peuplé que celui de 1781)’ ; elhî sembla’ donc avoir moins acquis que l ;i France. Mais son commerce colonial s’est élevé de 152 millions’- 4 milliards, dans la pro[)ortion de 1 à 26 ; son commerce général s’est accru paralîèïï’ment, *’ aussi sa population propre. En 1789, elle vala’ 3 fois la France pour le domaine et 2 fois pour ’■' population ; elle la vaut aujourd’hui 8 fiîftipour 1 u»’ et 5 fois pour l’autre ; elle tlouble son coninK’i"^ général, qu’elle égalait à peine au siècle dcrun’-Mais l’Angleterre ne doit pas seule entrer d parallèle ; de nouvelles rivalités ont surgi, qui son redoutables. L’Allemagne, la Belgique et l’Ilii" possèdent ensemble plus que la France ; hi 1^ 1. V. Jpp. II.

2. Chiffre de Kaynal : llisl. phil. des Indes, I, 396.