eux pièces, où la monarchie était en cause, montrent bien l’état des esprits, dans les milieux littéraires, il y a trente ans et l’écart qui sépare ces générations de celles d’aujourd’hui.
La première en date de ces deux pièces : Les Rois en exil.
Mon père était lié avec Constant Coquelin, plus connu dans l’histoire du théâtre sous le nom de Coquelin aîné. J’ai eu moi-même, comme condisciple à Louis-le-Grand, Jean Coquelin, fils de ce remarquable comédien qui fut en même temps un des piliers de la République, intime de Gambetta et familier de Waldeck-Rousseau. Constant Coquelin était donc une autorité, en marge du gouvernement régulier, bien que son physique claironnant et replet le disposât davantage, semblait-il, aux personnages comiques, où il obtint justement de si prodigieux succès. Il corrigeait ce penchant de sa nature physique par un air grave, posé, redingotard, d’homme d’État en disponibilité, qui se distrait en interprétant Molière. Je me hâte d’ajouter que c’était d’ailleurs un excellent homme et son enfantine vanité a laissé partout le meilleur souvenir.
Coquelin aîné s’était engoué d’un poète triste, noir et creux, du nom de Paul Delair. Il avait transmis cette admiration à son fils. Jean Coquelin nous récitait des vers de ce phénomène —