Page:Léon Daudet - Les morticoles, Charpentier, 1894.djvu/163

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Cet acte, qu’il faut du temps pour raconter, fut d’une brièveté sublime. Nous étions transportés d’enthousiasme, moi, Trub, la surveillante, les malades des lits voisins. La femme se jeta au cou de Misnard, mais lui semblait gêné par ces expansions et disparut. Après son départ, ce fut un concert d’éloges attendris. On regardait les membranes tombées sur les draps, les gouttes de sang, la salle. Tout était ennobli par la belle image du sacrifice domptant la mort. Trub le hâbleur sanglotait dans ses petites mains.