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STUPIDITÉ DE L’ESPRIT POLITIQUE.

Mirabeau, Danton, Hugo, Gambetta, Jaurès, soufflant la mort à tour de rôle et de tous leurs poumons, en réclamant la fraternité universelle, tel est le schéma de cette époque étrange et qui donne à son historien un frisson de colère et de dégoût.

Notons-le ici : alors que la Renaissance, en exaltant l’art et la vraie science, la Connaissance en général par le commerce des anciens, donnait un prix infini à la vie humaine, la personne (qu’il ne faut pas confondre avec l’individu) y était honorée en raison même des œuvres belles et utiles dont on la savait capable. Elle était relevée et garantie par le suffrage professionnel des connaisseurs et des pairs. Au lieu que, dans la conception réformiste, encyclopédiste et révolutionnaire, si les droits légaux et sociaux de l’individu sont exaltés, au détriment de la communauté, le sacrifice de la personne au nombre et au suffrage universel devient la règle courante ; il est quasi divinisé. La vision du troupeau l’emporte sur la vision de la personne, la vision de la Convention et de Bonaparte sur celle de François Ier et de l’humanisme.

À quoi le libéral répond : « Évidemment, l’idée de patrie est une idée à reviser. » Triple crétin, du moment que tu la revises, tu l’abandonnes, de même que celui qui revise sa prière abandonne du même coup sa foi !

C’est ainsi que nous arrivons au quatrième et virulent aphorisme révolutionnaire, d’après lequel le catholicisme et la religion en général font obstacle à l’émancipation humaine, en accoutumant le