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LE STUPIDE XIXe SIÈCLE.

tiques, qui lui avaient été inculqués de bonne heure et au milieu desquels il avait grandi et gagné ses grades.

Le Credo en vingt-deux points qu’on a lu plus haut (et qui rappelle l’hilarante guerre faite à l’admirable Syllabus, du pape Pie IX, par tous les ignorants et ignares diplômés de ces quarante dernières années) avait, avant les travaux de Maurras, acquis une telle force qu’il s’était imposé, même à ses adversaires. Comment cela ? Par la presse quotidienne à grand tirage et à très bon marché, tombée aux mains de l’oligarchie politicienne, qualifiée, chez nous, de démocratie. Nous étudierons le mécanisme de cette servitude. « Rarement un esprit ose être ce qu’il est », a dit Boileau. Tout le secret de cette influence de l’imprimé quotidien consiste, en République, à augmenter encore la timidité mentale, à refouler le sens commun, par le credo révolutionnaire du progrès indéfini et de la science toujours bienfaisante. C’est dire que le rôle de la presse, arme à deux tranchants, dans la diffusion des insanités au XIXe siècle, a été et est demeuré considérable, et d’autant plus nocif qu’on avance de 1830 à 1900 et au delà. Nous étudierons ce processus en détail ; mais, dès maintenant, il faut se demander pourquoi cela ? Le schéma de cette servitude nouvelle de l’esprit public vis-à-vis de l’imprimé quotidien est le suivant :

Le XIXe siècle a été le siècle par excellence de la banque et de la finance, donc le siècle juif. Car le peuple juif a, en cette matière, une formidable