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LE STUPIDE XIXe SIÉCLE.

d’aphasie, des ablations étendues de la substance cérébrale non suivies de troubles intellectuels ; et, inversement, des aphasies et des agraphies, des cécités, des surdités verbales, non accompagnées de lésions de la région de Broca-Charcot. En fin de compte, le lien matériel, qui semblait rattacher le cerveau à la pensée par le verbe, est rompu. Quelques rares zélateurs du passé essaient encore de cacher la nouvelle, de présenter comme révisible l’arrêt fatal de Pierre Marie. Vains efforts. De tous côtés se dressent des confirmations.

Comble de désastre, voici que disparaissent comme par magie, ces cas de grande hystérie (léthargie, catalepsie, somnambulisme) sur lesquels, depuis quarante ans, roulaient tous les travaux concernant la suggestion hypnotique, la suggestion tout court, et qui avaient repris, à cent ans de distance (dans les limites du Stupide) le baquet de Mesmer et les passes magnétiques de ses successeurs.

Dès le 17 janvier 1912 (vingt ans après la mort de Charcot) le professeur Chauffard écrivait dans la Presse médicale, à propos des stabilités et conditions des espèces morbides :

« Nous aussi, nous avons, sous l’influence d’un autre maître Charcot, connu une grande époque de l’hystérie, et pendant des années, nos services nous ont montré chaque jour les plus beaux types de l’hystérie, telle qu’on la décrivait à la Salpétrière.

Prenons l’exemple de l’hystérie mâle. En la