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LE STUPIDE XIXe SIÉCLE.

ment et le départ de l’intellectuel, du volontaire et du sensible. Mais l’une et l’autre sont embrassées et dépassées de loin par la projection métaphysique de l’imagination, remontant du réel à l’Être, qui est la source de tous…

Encore la psychologie, ou (conformément à l’étymologie de ce mot) l’étude des modalités de l’âme humaine a-t-elle acquis, au siècle précédent, une acuité particulière, ou abouti à quelques constatations d’importance, ou dévoilé une vérité de premier plan, méconnue jusqu’alors ? Nullement : Ce qui le prouve, c’est l’effort constant des psychologues, pour se rabattre sur le plan de la physiologie et de la clinique, comme si l’objet de leurs recherches n’aurait pas dû suffire à les accaparer. Après la phase où il fut affirmé que la véritable métaphysique consistait dans l’absence de métaphysique, dans un assemblage (peu concevable, intellectuellement) de la logique et de la psychologie, vint une autre phase : celle où la psychologie elle-même fut considérée comme une branche de la physiologie, concernant le cerveau, organe de la pensée. Nous avons tenté de démontrer, dans l’Hérèdo et sa suite le Monde des Images, que rien n’était plus faux, ni plus susceptible d’égarer le chercheur, dans un domaine où la piste trompeuse est toujours séduisante. Rien ne nous prouve, dans l’état actuel de la connaissance, que le cerveau soit le siège exclusif de la pensée. La plupart des problèmes que se pose la psychologie n’ont pas de substratum matériel. Il est arbitraire de considérer