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LE STUPIDE XIXe SIÈCLE.

inclusion de la lumière solaire, un feu rythmique et doux, retenu et commenté par l’âme.

Tous ces romans de l’école réaliste, qui vont de 1860 à 1900, même les plus renommés et loués, de Flaubert comme de Maupassant et des Goncourt comme d’Huysmans, participent d’un ciel bas et brumeux, ou de la chute du jour, après la dédorure crépusculaire. Le soleil, mêlé au vent, est chez Barbey d’Aurevilly ; le soleil scintillant est chez Daudet. Ne croyez pas à une métaphore.

Avec la distance de l’histoire à la poésie épique et lyrique, la méconnaissance de Fustel de Coulanges est à rapprocher de celle de Mistral. Comme Mistral est le plus grand poète du XIXe siècle français. Fustel en est, sans contredit, le plus grand historien. Sa Cité antique éclaire toute l’antiquité par la religion des ancêtres et restaure les droits sacrés de la propriété, ce champ de l’aïeul. Ses Institutions politiques de l’ancienne France détruisent, anéantissent ce préjugé, exporté dès le XVIIIe siècle et plus que virulent au XIXe, ce préjugé meurtrier, fondement de la lutte des classes et excuse des fureurs et de l’insanité révolutionnaires, ce préjugé de guerre civile, d’après lequel la population autochtone de la Gaule aurait été réduite en esclavage par les envahisseurs germains.

« Il est (ce préjugé) (nous dit Fustel) pour beaucoup d’historiens, et pour la foule, la source d’où est venu tout l’ancien régime. Les seigneurs féodaux se sont vantés d’être les fils des conquérants ; les bourgeois et les paysans ont cru que le