qui ne s’étonne ou ne s’attendrisse de les retrouver à peine modifiés. C’est, je crois, de cette constatation presque banale qu’est sortie, dans l’imagination tourmentée et déréglée de Frédéric Nietzsche, la thèse outrée du Retour éternel (Widerkunft des gleichen), d’où cet hérédo a tiré tant de conséquences chimériques. Car, en vérité, le rythme normal des personimages ne saurait être calculé, ni chiffré exactement, pas plus que les hauts et les bas de la flamme dans le foyer incandescent. Je pense qu’à ce rythme normal correspond l’équilibre sain des organes et des tissus, comme cela se vit dans un Gœthe, dans un Chevreul, dans un Fabre (de Serignan), dans un Mistral par exemple. La vaste et complexe machinerie spirituelle marche, en ce cas, d’accord avec la corporelle, sans trouble, ni obscurcissement. Le verbe aussi, image d’images, témoin de l’harmonie ou de la discordance des grandes profondeurs de l’esprit-corps, demeure nitide, éloquent, ou sobrement juste.
Littérairement, artistiquement, ce rythme continu des personimages assure la continuité des images et cette unité somptueuse que nous remarquons dans un Shakespeare, un Racine, un Rembrandt, un Léonard, un Beethoven, sous la diversité des thèmes, des couleurs, des sentiments et des sons. Les conceptions géniales de ces maîtres dessinent, par leur contour, des figures précisément calquées sur leur ascendance et l’évocation périodique de celle-ci. Il y a du Hamlet dans beaucoup de héros shakespea-