Page:Léon Daudet – Le Monde des images.djvu/80

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

à la fois l’esprit et l’organisme ; puisque nous avons montré que la personimage est à la fois intellectuelle, morale et corporelle, et pousse ses prolongements dans tous les domaines.

Le vice solitaire (sur l’importance capitale duquel l’attention des médecins n’est attirée que depuis peu) part d’une représentation mentale, qui est elle-même liée à une personimage, pour aboutir, par l’assouvissement de l’instinct génésique, soit au gonflement et à l’éparpillement, soit à la fixation de cette personimage. Le grand Charcot avait bien raison de dire que ce qu’il y a de redoutable dans ce vice, ce n’est point la perte de substance essentielle qui en résulte, et qui est d’ailleurs une cause d’anémie, mais bien l’excitation et l’irritation imaginatives. Toutefois l’illustre clinicien ignorait le mécanisme de cette excitation, et considérait encore les images comme une succession arbitraire de tableaux variés, dépendant de l’association d’idées. Il n’avait pas eu la conception des figures ancestrales, soumises à des lois analogues à celles de la gravitation, que j’expose dans ce livre et dans l’Hérédo et que je crois devoir mener, par étapes, à la guérison de toutes les maladies mentales et nerveuses, grâce à l’exercice gradué de la volonté.

Le gonflement et l’éparpillement de certaines images par l’instinct génésique amène, dans l’organisme, des troubles réflexes, d’une importance et d’une ténacité variables. La fixation d’une ou de plusieurs personimages par le vice solitaire con-