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LA VIE ORAGEUSE DE CLEMENCEAU

et Jules de Goncourt, espéraient jadis exalter les énergies de notre race pour les batailles réparatrices. Aux heures récentes où la Patrie était en danger, vous avez selon leur rêve, selon leur cœur, soulevé les armées pour la juste revanche. Ainsi vous avez superbement réalisé l’idéal de ceux que, dans un discours littéraire cher à notre souvenir, vous vouliez bien appeler vos amis et vos maîtres.

Soyez salué au nom d’Alphonse Daudet, exécuteur testamentaire des deux frères, premier académicien de notre Compagnie, inoubliable auteur de la Dernière Classe, où le vieux maître d’école alsacien rentre aujourd’hui pour enseigner à jamais cette langue française que vous écrivez, que vous parlez, avec tant d’autorité, tant d’humaine éloquence.

Acceptez d’être salué par nous dont le devoir pieux est d’assurer la survivance des traditions, des sentiments, de la mémoire de combatives intelligences comme la vôtre, tendrement dévouées à la défense et à la gloire du génie national. »

Clemenceau répondit :

« Messieurs de l’Académie Goncourt,

Je vous remercie, du fond du cœur, des félicitations et des vœux que vous avez bien voulu m’adresser, Aucun témoignage ne pouvait m’être plus précieux, car je sais que vous unissez, dans une même ferveur, l’amour des Lettres françaises et l’amour de la Patrie.

Les soldats qui ont combattu pour la victoire, les chefs qui les ont commandés, les citoyens qui les ont secondés de leur effort unanime n’ont pas seulement libéré le territoire national, ils ont aussi