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LE RÉVEIL DES HÉRÉDISMES

dérivent, chez l’homme, d’une féminisation de l’hérédité, où des habitudes et une conformation masculine dérivent, chez la femme, d’une masculinisation de l’hérédité.

Le moral est tellement sculpteur du physique, par l’ébauchoir du tonus volontaire ou de l’hérédité, qu’il ne faut que quelques minutes de présence ou de conversation à l’observateur averti pour discerner, dans le passant, dans l’interlocuteur, un hérédo ou un maître de soi. L’hérédo offre un visage tourmenté et fébrile, parfois beau et fier en quelqu’une de ses parties, mais donnant par ailleurs une impression d’étrangeté ou de gêne. Son regard est inquiet ou trop aigu, son débit nerveux et précipité, son mouvement impatient. Il est sujet aux accès de colère soudains ou, au contraire, aux périodes taciturnes, pendant lesquelles, replié en lui-même, il se cherche vainement dans le dédale de ses ascendants, dans le labyrinthe de sensations, de perceptions, de velléités altérées, je veux dire venues de sa lignée. Il ne s’agit pas ici de l’anormal, à quelque type qu’il appartienne, mais bien de l’hérédo considéré unanimement comme normal, comme une personne ordinaire. Lui