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CONCLUSIONS.

en génération. Le soi est, par définition, intransmissible d’un individu à un autre, d’une génération à une autre. Le moi dure, à travers la lignée, sous diverses formes. Mais il peut s’altérer et disparaître, comme l’organisme auquel il est relié. La disparition du soi est inconcevable.

3° Le soi raisonnable caractérise et typifie l’individu. Il est aussi éminemment sociable.

4° L’instinct génésique, ou animal, n’est pas seulement employé de façon intermittente, à la procréation. Il agit, pendant la jeunesse, l’âge adulte et les premiers temps de la vieillesse, d’une façon quasi permanente, gonflant et dissociant les éléments héréditaires du moi. L’automatisme et le sentiment de la fatalité et du déterminisme sont une conséquence de ce gonflement et de cet éparpillement — dans le champ de la conscience — des éléments appelés hérédismes.

5° Les hypothèses psychophilosophiques fondées sur la sensibilité et l’intuition, comme celles qui reposent sur un prétendu « Inconscient », ont ignoré ou méconnu ce rôle de l’instinct génésique. Elles mettent au-dessus de la raison ce qui n’a jamais cessé d’être réel-