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LE LANGAGE ET L’HÉRÉDITÉ.

gravitant dans les profondeurs du ciel intime, nous l’avons appelée, en commençant, l’acte de foi. Elle est à l’origine des concepts d’ensemble qui magnifient toutes les vies humaines, à condition que l’homme veuille sa volonté et ordonne son intelligence, après avoir libéré sa liberté.

Une autre conséquence de cette étude, c’est que non seulement l’homme est une créature distincte de toutes les autres et complètement inexplicable comme dérivant d’aucune de celles-ci ; mais encore chaque personnalité humaine, si elle apporte avec elle un fond commun à toute l’humanité, possède aussi, pour ce qu’il y a en elle de plus important et de plus puissant, quelque chose de non transmis, d’intransmissible, qui règle le transmis et le transmissible, qui ne peut qu’avoir été créé avec elle et pour elle.

Je n’ignore pas que cet exposé va à l’encontre des doctrines généralement admises depuis quelque soixante-quinze ans, d’après lesquelles l’inférieur explique le supérieur, la matière l’esprit, le singe l’homme : d’après lesquelles nous serions, nous humains, des captifs attendant, au sein d’une boue immobile, les coups