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L’HÉRÉDO.

rassemblée en quelques grandes atavofigures, qui compose ainsi la personnalité intellectuelle, morale, organique du moi, susceptible d’être surveillée, dirigée, contrainte, équilibrée par le soi, mais susceptible aussi de masquer et recouvrir le soi, d’émousser sa volonté agissante et de tromper finalement sa sagesse. Une infinité de sphères psychomorales, dessinant par leur ensemble des hérédoconstellations, le tout en perpétuel mouvement, tel est, à mon avis, le tableau le plus juste que nous puissions nous faire, en fin de compte, de notre moi. C’est sur ce monde intérieur que notre soi possède, s’il le veut, vigilance, gouvernement et intervention.

Plus le soi est vigoureux et actif, plus ces systèmes héréditaires du moi sont divers, brillants et véloces, plus ils sont mus rapidement, plus aussi ils se segmentent, se réassocient et se transforment en d’autres figures ancestrales, ainsi que dans le jeu d’enfant bien connu que l’on appelle le kaléidoscope.

Quand on fait tourner entre ses mains, en l’appliquant à son œil, le kaléidoscope, on voit s’ébouler, les uns sur les autres, les fragments brillants, composant une figure géomé-