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L’HÉRÉDO.

de leur enfance, ranimer les tisons et les paperasses d’antan. C’est généralement le petit-fils, ou la petite-fille assise sur un tabouret auprès de l’aïeule, qui remplit, par ses interrogations, le rôle de vestale psychoplastique. Il faut imiter ces enfants. Comme nous le verrons dans le livre consacré au régime moral et redressement de l’hérédo, qui complétera celui-ci, le problème de la prolongation de la vie humaine est lié à celui du réveil psychique et de la tonification méthodique du soi. Je n’en veux comme exemple que deux macrobites — mon Dieu, que ce terme exact est laid ! — tels que Chevreul ou le glorieux entomologiste Fabre de Sérignan. Ce qui les a prolongés plus loin que le commun des mortels, ce qui a permis à leurs facultés de perdurer, c’est la curiosité intellectuelle.

Tant plus la vieille allait, tant plus elle apprenait et, pour ce, mourir ne voulait.

Il faut donner des buts aux vieillards, des buts appropriés à leur condition, nobles et salutaires autant que possible. Plus le but sera noble, plus la longévité sera durable. Il faut briser, doucement mais fermement, la coque égoïste, véritable sclérose du soi, qui les en-