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L’HEREDO.

tions de tel ou tel ascendant aimé ou oublié, connu ou inconnu — qu’on accepte mon néologisme — des hérédismes. Un pochard mal guéri, revenant à sa bouteille, murmurait : « Voilà mon oncle qui me joue encore un tour. » J’ai connu une jeune femme d’un milieu très distingué, fille d’une mère chaste, qui devait lutter périodiquement contre les suggestions d’une défunte grand’mère de mœurs légères. Personne, absolument personne n’est à l’abri de telles tentations. Mais chacun doit savoir qu’il peut et qu’il doit résister. Cela est infiniment plus facile qu’on ne le croyait, il y a trente ans, au moment de l’apparition de la psychologie physiologique et pathologique.

J’ai raconté ailleurs comment j’avais vu de près, dans ma jeunesse, ces milieux où fleurissait la confusion de la psychologie, de la physiologie et de la médecine. Chaque semaine se réunissaient chez Charcot, grand maître du matérialisme scientifique, Taine, Renan, Ball, Féré, Damaschino, et d’autres. C’était le beau temps de la fameuse doctrine des localisations cérébrales, de la pensée captive de l’anatomie, des « territoires » in-