Page:Léon Daudet – L’Hérédo.djvu/202

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
194
L’HÉRÉDO

solation et un encouragement. Mise à sa place et en sa valeur, elle aurait dû inquiéter les évolutionnistes enragés de la seconde moitié du XIXe siècle et leur faire examiner de plus près leur absurde et funeste doctrine, complément du déterminisme. Ainsi n’eussent point été paralysées la science psychologique, la clinique, la critique françaises, condamnées à végéter dans leurs petites cloisons séparées et étanches, au milieu de formules d’écoles et de poncifs spiritualistes ou matérialistes. Ainsi eussent été relevés, dans tous les domaines, les autels de l’Intervention, fille de la liberté intérieure. Ainsi n’eût pas été méconnue l’immense ressource psychique et morale du soi, inaltérable et guérisseur.

L’introspection, guidée ou même dirigée par quelqu’un d’habile, fait découvrir à de grands nerveux le moment précis de leur biographie où ils ont perdu la conscience nette d’eux-mêmes quelquefois sous un choc ou une émotion — où ils se sont comme endormis. On sait que ce sommeil moral s’accompagne d’une rétention de l’influx nerveux, proportionnelle à la durée du sommeil, dont le réveil se traduit par des détentes, contrac-