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L’HÉRÉDO.

tonus du vouloir échappe aux hérédismes. Il peut être rouillé par le manque d’exercice et par l’oubli. Il ne peut être ni anéanti, ni brisé, ni rendu impropre à l’usage. Ce qui le fait croire abusivement, c’est que la raison est, dans le même temps, obscurcie par les vapeurs de l’instinct génésique et les suffusions de l’hérédité. Reportons-nous à notre schéma. Le traitement de tant d’altérations morbides, dont nous connaissons maintenant la cause, consistera donc :

1o À éclairer méthodiquement le jugement, en développant l’introspection du soi, et à susciter celui-ci, en refrénant les images et reviviscences louches du moi ;

2o À ranimer le tonus du vouloir par la vision claire du but à atteindre, de la santé morale à reconquérir :

3o À chercher une diversion puissante dans l’impulsion créatrice, artistique, littéraire, scientifique, politique, en vue de l’équilibre sage.

Nous examinerons plus tard les moyens d’atteindre ce triple résultat, de retrouver la règle de vie avec la paix de la conscience.

Mais, dès maintenant, on se rend compte