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L’HÉRÉDO.

l’Inconscient, attendu que ces manifestations, plus ou moins mystérieuses et singulières, se remarquent surtout chez les hérédos. Il était donc à présumer qu’une relation existait entre de tels phénomènes et la surcharge héréditaire, ou prédominance du moi sur le soi. L’absence de gouvernement intérieur favorise en nous l’automate. Notre meilleure chance de libération, musculaire, sensible, mentale, est dans l’exercice et l’application de la raison volontaire. Il n’est pas de plus grande erreur que de respecter en nous les demi-ténèbres.

Mais qu’y a t-il au fond de l’instinct génésique, ou plutôt comment percevons-nous cet instinct, quand il n’est ni dissimulé, ni déguisé ? La question est d’importance, attendu que sa réponse permettra de distinguer ensuite ce qui relève, ou non, du grand déformateur de l’être intime.

Le désir est perçu comme la faim ou la soif, d’une façon encore plus indéterminée et pénétrante. Il consiste essentiellement dans une aura, dans une vapeur grisante, accompagnée de tension cardiaque et d’une sensation de chaleur, qui nous masque les opéra-