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L’HÉRÉDO.

découvrir. On sait pourquoi le paon fait la roue et pourquoi le rossignol s’égosille. Au fond de n’importe quel tour de force physique ou cérébral, se trouve la puissance ardente et propulsive qui commande l’espèce et revêt tous les déguisements. Continuer, durer, c’est le cri vital. Aussi avec quelle avidité cette puissance génésique se jette sur le moi héréditaire et fait sa pâture des qualités comme des défauts, comme des modalités physiologiques, comme des principes de mouvement transmis ! L’affinité est d’une violence extrême entre ce qui a déjà vécu et ce qui tend à faire naître et renaître, entre les éléments du passé et la force qui commande l’avenir. Je dirai volontiers de l’instinct génésique qu’il fait le saccage des hérédismes, en voulant les assimiler et les modeler. C’est l’avare devenu prodigue, qui dépense inconsidérément ses trésors.

2° Le type du mouvement automatique, c’est le réflexe. Je vois en lui un hérédo-mouvement, augmenté ou diminué par l’influx vital, par la sensibilité génésique. C’est l’acte ancien, transmis de génération en génération, dont l’usage a raccourci le trajet, entre l’in-