teau, et de la rue de Rambuteau dans la rue Saint-Denis, en traversant les rues de la Petite-Truanderie, du Cloître-Saint-Jacques et Mauconseil.
Ils marchaient lentement, comme des gens qui flânent.
En tournant l’angle de la rue du Cloître et de la rue Mauconseil, Meurtrillon put constater un fait qui piqua vivement sa curiosité. Les deux jeunes gens étaient depuis quelques minutes accompagnés par un grand chien, sorte de boule-dogue mâtiné de chien de montagne, qui, derrière leurs talons, marchait d’un air piteux, avec la ténacité d’un chien perdu.
De temps à autre, l’un des compagnons faisait volte-face et encourageait l’animal à le suivre en frottant du pouce le doigt indicateur de la main droite renversée.
Rue aux Ours, Angedemer, se retournant, aperçut Meurtrillon et, d’un mouvement rapide, lui désigna le chien.
Instinctivement, le prêtre s’arrêta ; mais Arthur lui fit, en agitant le doigt horizontalement, un geste indiquant qu’il n’y avait rien à craindre encore.
Où allaient Angedemer et Jeanseul ?
Comment Arthur, qui se conformait évidemment aux instructions que lui avait données le prêtre, ferait-il pour suivre ses instructions jusqu’au bout ?
C’est ce que Meurtrillon se demandait, non toutefois sans regarder de temps en temps le chien avec une nuance d’inquiétude.
Jeanseul et son compagnon, s’enfonçant dans la rue du Grand-Hurleur, longèrent ensuite la rue Saint-Martin, puis, traversant le boulevard, prirent la rue de Lancry, la rue des Marais et s’arrêtèrent à la porte du docteur Carlate.
Angedemer frappa.
La porte ouverte, le bel Arthur disparut dans la maison laissant Jeanseul en compagnie du chien.
Son absence dura quelques minutes seulement, et les deux compagnons de route, passant de la rue des Marais dans la rue des Fossés-du-Temple, disparurent tout à coup, suivis du boule-dogue, comme si la terre les avait engloutis.
Meurtrillon traversa la chaussée, regarda la maison devant laquelle avaient disparu ceux qu’il suivait, murmura :
— C’est bien !…
