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LA RELIGION DU CRIME.

douce, mais où se concentrait tout le magnétisme impérieux du désir :

— Viens, mon bien-aimé.

Les grands yeux noirs de Diane reflétaient en ce moment la largeur brûlante du ciel.

Ils étaient pleins d’une irrésistible fascination.

La passion de la visionnaire contenait quatre ans d’amour réfréné qui maintenant rayonnait au dehors d’elle, comme une explosion d’effluves magnétiques.

Toute force humaine devait plier devant la volonté souveraine de l’extasiée.

L’apparition franchit l’appui de la fenêtre et entra dans la chambre…

Dès lors, Diane ignora ce qui se passa.

Il lui sembla que son être se dissolvait au souffle d’un embrasement surnaturel.

Quand la voyante reprit ses sens, l’apparition s’était effacée.

Diane, prise d’un doute étrange et terrible, courut vers la croisée.

À l’extérieur du bâtiment, était suspendu par des cordes, le long du mur, un échafaudage de maçon.

La jeune fille devint livide comme un suaire, et poussa un long cri d’horreur…

Depuis, nous l’avons dit au cours de ce chapitre, Diane de Lynch n’eut plus d’apparition d’aucune sorte.

Retirée par son père, qui loua un petit hôtel à Paris, du couvent des Servantes de la discipline, elle ne reparut à Poitiers que deux ans plus tard.

Dans l’intervalle, un enfant fut placé chez une nourrice de Versailles, puis mis au collège sous le nom de Maximilien Jeanseul.

Nous retrouverons au cours de ce récit le mystérieux personnage auquel Jeanseul, fils naturel de la future Mme de Maurelent, dut, par un beau jour de mai, d’avoir été conçu dans l’extase.


CHAPITRE IX

LE CABARET DU VIN BOURRU

Arthur Angedemer et Maximilien Jeanseul, toujours suivis à distance par Meurtrillon, passèrent de la rue Coquillère dans la rue de Rambu-