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LA RELIGION DU CRIME.

— Il est certain, dit-il, que toutes les convenances s’y opposent… sans parler de la morale, que nous avons l’habitude de respecter.

— Mais qui diable peut avoir joué ce mauvais tour à Georgette ? demanda le patron en regardant Arthur.

— Question délicate, répliqua le bellâtre, et plus difficile à approfondir que le mystère de l’Immaculée Conception. À Paris, les filles sages sont toujours enceintes du premier venu, car il n’y a pas un passant de la Porte-Maillot à la barrière du Trône qui ne soit constamment prêt à faire un enfant à une jolie fille qui trottine en regagnant sa chambrette. Au reste, ajouta-t-il avec désinvolture, la recherche de la paternité est rigoureusement interdite.

— On dirait que cette réflexion vous tranquillise, dit froidement Meurtrillon en jetant à Arthur un coup d’œil perçant.

— Moi ? répondit Arthur, qui pâlit soudain.

— Parbleu ! s’écria Sacabre, il me semble en effet que le gaillard se trouble. Allons, jeune homme, avouez que vous êtes dans l’affaire au moins pour un petit doigt.

— Je n’avoue rien, dit Arthur en quittant le ton de cynisme qu’il affectait jusqu’alors pour un ton de mauvaise humeur, et je ne suis nullement disposé à me laisser compromettre par une coureuse.

— Quoi qu’il en soit, conclut le patron, Georgette ne fait plus désormais partie de l’atelier. Vous entendez, dit-il au contre-maître. Vous allez lui régler son compte tout de suite, comme nous avons fait pour Jacques Lablaude. Le proverbe dit : Aide-toi, le ciel t’aidera ! Ceux que n’aide pas le ciel ne sont pas dignes d’être aidés.

Et M. Bec ajouta d’un ton brusque, presque farouche :

— La vie est un combat. Chacun pour soi et malheur aux vaincus !


CHAPITRE IV

L’AGONISANT

L’abbé Meurtrillon revenait, en effet, de Poitiers, où il avait été mandé en toute hâte par Mme de Maurelent.

Une autre lettre signée Firulard l’avait mis au courant de la situation.