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LA PETITE SŒUR QUI QUÊTE

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C’était pendant le Carême. L’aumônier du couvent prêcha un sermon tout à fait pathétique sur les larmes que font verser au Christ les péchés des humains. « Mes sœurs, dit l’abbé qui était un savant, quand une de vous oublie de dire sa prière en se levant, du ciel alors tombe une larme du Christ, lacryma Christi. Quand un impie blasphème, nouvelle larme du Christ, re-lacryma Christi ». Chaque péché est une larme, semper lacryma Christi. Or, voilà que toutes les religieuses, le soir, se couchèrent en pensant chacune à ces deux graves mots latin : Lacryma Christi.
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Grand fut l’étonnement de sœur Marie-des-Anges, la jolie quêteuse du couvent, en voyant le lendemain chez un marchand un flacon étiqueté : Lacryma Christi. Des larmes du Christ en bouteille ! Elle acheta le flacon, certaine que la divine liqueur la guérirait de son panaris.