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LES TROIS COCUS

Pauline froissa sa serviette avec colère.

— J’en étais sûre… Il a une maîtresse !…

— Mais non !

— Robert, vous vous êtes moqué de moi… Vous venez de me dire que je suis adorable.

— Je le maintiens…

— Et vous en aimez une autre !

— Allons, bon ! vous êtes jalouse de Pélagie… Si vous saviez ?…

— Quoi donc ?

Laripette se pencha à l’oreille de Pauline et lui dit deux ou trois mots à voix base. Elle éclata de rire. Ils s’embrassèrent.

Peu après, le colonel entrait dans la confrérie dont saint Joseph est le patron.

Il était minuit quand les deux amoureux foulèrent le pavé de la ville. Robert racontait à la belle la fin du Tambour-Major.

En la quittant devant la porte des Garoutte, il se disait à part lui :

— Elle n’est pas jolie, jolie ; mais elle vous a un esprit !… un esprit !… D’abord, tous les nez retroussés sont spirituels et charmants !…

Messieurs les maris, méfiez-vous des nez retroussés qui vont s’asseoir sur des oursins…