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LES TROIS COCUS


CHAPITRE XXXII

FIN DE L’ALBUM DE LARIPETTE


Ennemi déclaré de la tristesse, Robert Laripette, de plus en plus convaincu que les maris cornards contribuent au bonheur de l’humanité, écrivit encore quelques pages pour clore son album.

En marge, il mit : « d’après le Tam-Tam. »



L’Ordre Jonquille ou la Légion d’honneur des Cocus.

Cet Ordre, fondé il y a trois jours et vingt-cinq minutes, comble une lacune désolante.

L’Ordre Jonquille, exclusivement fondé en l’honneur des Sganarelles incontestés de notre bon pays de France, est excessivement remarquable. Il est en cuivre jaune, tiré des bassines qui ont servi à Mme Judic à faire ses dernières confitures d’abricots. Le milieu représente deux bois de cerf en or sur fond de gueules. Une guirlande de soucis entoure la porte Saint-Denis, qui se trouve dans le quartier senextre de l’écusson. Dans le quartier dextre, on voit aisément le mal qu’un coq eut pour trouver des œufs de canard.

La chancellerie est établie au bois de Vincennes, pavillon de la Porte-Jaune.

Pour statuer sur les mérites des candidats de l’Ordre Jonquille, il a été institué un comité de membres honoraires, composés de cocus notoires.

Ce sont MM. :

Axel Putiphar, un des plus vieux abonnés de la Gazette de France.

Cucufin Junior, aplatisseur de cornes.

Il signor Cornados, toréador en chambre.

Alphonse Lepelletier, homme de lettres, auteur du roman oriental Les Délices de la Corne d’Or.

Ivan Trococuskoff, fabricant de cornes pour les boulangers.