noménale de fluide qui devait se dégager des deux médiums en exercice.
— Cette fois, ça doit y être, dit Bredouillard.
Le plumassier se campa devant son sujet, et, d’un air grave, commença à l’interroger :
— Transportez votre pensée de l’autre côté de l’eau. Promenez-vous en esprit sur le boulevard des Italiens. Que voyez-vous ?
— Je vois des hommes et des femmes qui vont et viennent… Il y a un secrétaire d’ambassade qui prend un mazagran au café Riche… Il lit un journal… Le monsieur d’à côté fume un londrès… Les deux hommes se regardent… Le secrétaire d’ambassade dit : « Ce n’est [tas la première fois que je rencontre cette tête. »…
— Plongez votre regard dans les poches du pardessus du monsieur qui fume un londrès… Que voyez-vous dans ces poches ?
— Un portefeuille.
— Et qu’y a-t-il dans le portefeuille ?
— Des billets de banque.
— Comptez-les.
— Un… deux… trois… quatre… Il y a dans le portefeuile quatre billets de mille francs chacun.
Paincuit était radieux.
— Hein ? fit-il en se tournant vers sa femme, quand je te le disais !…
L’avocat voulut s’en mêler.
À son tour, il jeta un peu de fluide à Laripette et se mit en devoir de lui poser des questions.
— Allez plus loin, commanda-t-il. Poussez jusqu’à Saint-Germain en Lave. Entrez dans le pavillon Henri IV. Que distinguez-vous ?
Mais Laripette demeura impassible. Bredouillnrd réitéra sa question. Pas de réponse.
Il se tourna, étonné, vers Paincuit.
— Je vois ce que c’est, dit celui-ci ; ce sujet m’appartient ; il est soumis directement à ma puissance magnétique… Vous n’exercez pas d’influence sur lui… Tenez, vous allez voir qu’il m’obéira, à moi.
Et il reprît pour son compte les questions de Bredouillard :
— Rendez-vous à Saint-Germain en Lave. Promenez-vous une seconde sur la terrasse… Y êtes-vous ?
— Oui.
— Quel est l’établissement qui est au bord de la terrasse, à droite en arrivant de la gare ?