sont attachés aux paroisses… Puisque la divine Providence vous a conduit à nous, c’est vous qui serez notre aumônier… Acceptez-vous ?
— L’honneur, mesdames…
Irlande rectifia :
— Mesdemoiselles, monsieur l’abbé. Nous sommes demoiselles…
Philéas reprit :
— L’honneur, mesdemoiselles, dont auquel vous me comblez, il est au-dessus de mes forces… Cependant, ce n’est pas dans ce but que je suis venu z’en France… Toutefois, vu la bonne grâce avec laquelle vous m’offrez une hospitalité successive, à moi pauvre prêtre polonais, je croirais manquer à tous mes devoirs en refusant, du moins pour mon arrivée à Paris, d’accepter la générosité de vos sentiments respectifs de charité chrétienne… Nonobstant, je vous prie de remarquer…
— C’est dît, vous acceptez, interrompit Scholastique ; dès demain, nous porterons vos papiers à Parchevêché pour faire régulariser votre situation et obtenir de Son Éminence l’autorisation de vous avoir à demeure chez nous.
— Bigre ! pensa Pliiléas, ceci change les choses ; ne laissons pas ces deux vieilles commettre dans leur zèle une imprudence.
Et il dit tout haut :
— Pardon, chères demoiselles, mes papiers, il est indispensable que ce soit moi que je les porte en personne à l’archevêché, vu que j’ai z’à parler directement à mes grosses légumes…
Il ajouta avec importance :
— Une mission diplomatique de l’archevêque de Varsovie ! Les deux dévoies s’inclinèrent.
— Soit, reprit Irlande ; mais alors, avant d’aller chez monseigneur, avant de faire la moindre course, vous voudrez bien prendre quelques jours de repos… car, après un pareil voyage…
— Ce sera comme vous voudrez…
Irlande et Scholastique étaient ravies au septième ciel.
L’abbé demanda en quoi consisteraient ses fonctions ; il se méfiait quelque peu, craignant d’avoir affaire à deux vieilles filles enflammées qui, sous prétexte d’aumônier, voulaient s’offrir un galant.
— Vous nous ferez de pieuses lectures, dit Scholastique ; vous nous direz la messe quand nous irons en voyage…
— Ah ! on ira en voyage…