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COURS DE LUXURE

saint Liguori, et que rémission a lieu dans le demi-sommeil, dans ce cas, si on éprouve quelque délectation, non pleinement voulue, on ne pèche que véniellement comme le remarquent les pères de l’Église. Mais quand l’émission commence dans le sommeil, et est consommée en pleine veille, dans ce cas (pourvu qu’il n’y ait pas consentement dans la délectation, ou danger prochain de consentement d’après l’expérience du passé), on n’est pas tenu de l’empêcher ; soit parce qu’il est très difficile d’arrêter l’écoulement du sperme une fois sorti des reins, comme disent généralement de nombreux théologiens ; soit parce que personne n’est tenu d’empêcher l’éjaculation en s’exposant au danger d’une maladie provenant de la corruption du fluide.

Voici l’opinion du R. P. Sanchez :

Quand la pollution est un flux naturel et a commencé pendant le sommeil, il sera permis de ne pas l’empêcher, à cause du danger de mort, parce que ce n’est pas procurer, mais souffrir l’éjaculation du sperme, que le patient n’empêche pas, de peur que cette humeur corrompue ne nuise à sa santé.

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Voici, maintenant, l’opinion d’un théologien fort sage et fort prudent :

La pollution commencée dans le sommeil ne peut être continuée dans l’état de veille, d’après beaucoup de théologiens, contre un assez grand nombre d’autres qui disant qu’à cause des inconvénients pouvant provenir de son interruption, on peut en permettre simplement la continuation en élevant son cœur à Dieu. C’est l’avis de Gerson, de Billuart, etc…, parce que, disent-ils, outre les inconvénients et les indispositions qui en résulteraient pour le corps, la pollution commencée pendant le sommeil n’est plus soumise à la volonté. Mais cette raison n’emporte pas l’assentiment. Je ne serais de l’avis de ces théologiens que dans le cas, rare, où il y aurait danger d’en ressentir une grave indisposition, et sans danger de consentement en une matière si délicate ; peut-être d’ailleurs ne suffirait-il pas de n’y pas consentir, si en même temps on ne