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LA CONFESSION

dérobée, il y a quelques jours à Untel. Vous comprendrez, monsieur le commissaire, que les devoirs de mon sacerdoce sacré m’interdisent de la façon le plus absolue de vous dévoiler le nom de ce malheureux pécheur ; tout ce que je puis vous affirmer, c’est que l’infortuné était sous le coup des plus vifs remords. Aussi, je vous prie d’intercéder pour lui auprès de M. Untel afin qu’il retire sa plainte ; vous lui rendrez son argent ; et moi, de mon côté, je prierai Dieu pour que ce pécheur repentant ne succombe plus à la tentation.

Ce n’était pas plus malin que cela. L’affaire s’arrangeait à l’instant ; les volés étaient heureux de rentrer en possession de leur bien ; on soupçonnait Pierre, Paul ou Jacques ; mais en revanche, monsieur le curé se faisait une réputation exceptionnelle de probité.

Malheureusement pour le saint homme, il abusa un peu trop du procédé ; si bien que dans une affaire assez grave qu’il n’était plus temps d’étouffer, un substitut incrédule persista, malgré la restitution, à faire son enquête ; ce qui amena la découverte du pot-aux-roses, et la condamnation de monsieur l’abbé Cameigt à sept années de réclusion. Le procès a été jugé tout récemment par la cour d’assises de Perpignan.