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ET LES CONFESSEURS

En effet, imaginez-vous un jeune gaillard de vingt-cinq ans, plein de santé et de sève, sortant du séminaire où il a prêté ce serment absurde et contre nature de chasteté ; le voyez-vous, lui, dont le cœur éclate par l’explosion des passions longtemps comprimées, le voyez-vous, entreprenant de confesser une jeune et jolie fillette qui, la pauvre enfant, ne pense pas à mal ?

Catéchisme en main, il procède par interrogations scrupuleuses. Il est novice dans le métier, il craint de laisser passer la moindre peccadille sur la conscience de sa timide et tremblante cliente. Et voilà cette ravissante jeune fille de quinze ans qui, rougissant, raconte à ce jeune homme des choses intimes qu’elle n’oserait pas dire à sa mère. Elle devra énumérer les pensées qu’elle a eues en prenant son bain, etc.

Et la pauvrette, de ses lèvres chastes et roses, devra glisser dans le tuyau de l’oreille de son jeune directeur les réponses les plus exactes à toute sorte de questions qu’elle considérerait comme des injures en toute autre circonstance.

Dites, après cela, si des parents qui se sont appliqués pendant de longues années à éloigner de l’esprit, de l’imagination de leurs enfants, toute pensée qui puisse ternir la pureté de leur cœur, ne doivent pas redouter le confessionnal !

Et notez bien que je viens de parler seulement