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ET LES CONFESSEURS

une femme mariée s’accusa tout haut d’avoir eu des relations avec le diacre qui assistait le célébrant à l’autel. Or, justement, le mari se trouvait là, accroupi derrière un pilier, occupé à faire ses prières. Mettez-vous un peu à sa place. Il trouva la révélation fort peu édifiante ; il fit un vacarme de tous les diables. Les assistants étaient stupéfaits ; monsieur le diacre restait confus. Quant au patriarche Nectarius, il était, on le conçoit, fort embarrassé : il voulait bien qu’un de ses diacres passât du bon temps avec une jolie pénitente, mais il ne voulait pas que toute la ville le sût.

Il n’eut pas la présence d’esprit d’imaginer à l’instant la confession auriculaire si utile à ces messieurs. Ce qu’il trouva de mieux, pour éviter à l’avenir pareil scandale, ce fut de permettre aux fidèles de manger le bon Dieu sans confession.

Voilà comment la confession publique fut abolie.

Ce sont les moines, les frocards, qui imaginèrent cette petite armoire sombre dans laquelle les coquins et les imbéciles vont vider le baquet de leurs turpitudes, à la grande joie de MM. les calotins.

Les supérieurs de couvents commencèrent, vers le viie siècle, à exiger que leurs moines vinssent, deux fois l’an, leur avouer leurs fautes. Ils inventèrent la formule suivante : — « Je t’absous autant que je le peux et que tu en as besoin.» Plus tard, messieurs les curés eurent des prétentions plus