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LA CONFESSION

droit d’innocenter les plus grands coupables, à la condition qu’il se soumettront à une pénitence toujours très commode pour le criminel et surtout très lucrative pour M. le Curé.

On peut commettre tous les crimes, assassiner père et mère, se passer les fantaisies de Monseigneur Maret et de M. le comte de Germiny, détrousser un garçon de recettes et le larder de coups de couteau ; on peut accomplir les plus exécrables forfaits, se souiller des turpitudes les plus obscènes, et les plus dégradantes ; en sortant du confessionnal, on est, d’après l’Église, plus innocent que le bébé qui vient de naître. Une fois l’absolution donnée par le confesseur, Dumollard devient un archange, et Tropmann se transforme en un vrai petit chérubin. — Vous pouvez leur donner vos filles en mariage.

Par la confession, on est sanctifié en raison même de ses crimes. Ainsi : plus un ignorantin se vautre dans les infamies, plus il a besoin de se confesser, plus il se confesse, et plus il est pur.

Voilà la morale de l’Église catholique à laquelle la Chambre vote chaque année un budget de cinquante à cinquante-cinq millions. Autant vaudrait établir un budget pour subventionner les Tropmann et les Dumollard ; ce serait aussi logique.

Si un magistrat s’était comporté à l’égard de Tropmann comme je viens d’en faire la supposition