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COMPENDIUM

d’un homme furieux ou insensé, ainsi que l’enseigne le même théologien (Suppl. quæst. 69, Art. 1).


Adrien, qui a fort peu de bien, se voyant déjà chargé de six enfants, quoique sa femme soit encore jeune, a refusé plusieurs fois le devoir à sa femme de peur d’être hors d’état de nourrir tant d’enfants. Pèche-t-il ?

Réponse. Puisqu’il y a un Dieu qui nourrit les oiseaux et qui n’abandonne point ceux qui mettent en lui leur confiance, la crainte d’avoir trop d’enfants ne peut dispenser un mari de rendre le devoir à sa femme, lorsqu’elle le lui demande formellement, ou même d’une manière indirecte et interprétative.


Henri a été nominalement frappé d’excommunication majeure. Sa femme demande si elle est obligée de lui rendre le devoir ?

Réponse. Dans aucun cas ni sous aucun prétexte, elle ne doit, elle, provoquer son mari à l’acte vénérien. Quant à se prêter à ses exigences, les opinions des théologiens sont partagées. S. Augustin pense que la femme d’un impie frappé directement et personnellement d’excommunication majeure doit se séparer tout à fait de son mari et par conséquent lui refuser le devoir conjugal. S. Bonaventure et S. Thomas pensent au contraire que la censure ne dispense pas des devoirs imposés par la loi naturelle. La question n’a été encore tranchée par aucun concile. Innocent III a proposé un moyen terme : la femme d’un homme atteint nominalement d’excommunication majeure doit rendre le devoir à son mari quand il l’exige d’une façon formelle ; mais elle ne peut, sans tomber dans le péché, participer au plaisir de l’acte vénérien, c’est-à-dire qu’elle doit le subir d’une manière complètement passive et, par tous ses efforts, dégager son esprit de l’accouplement auquel elle n’a pu se soustraire. (De Sent. excomm., ch. 31).


Julie, catholique, a épousé Baptistin, calviniste, avec

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