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COMPENDIUM

Réponse. Oui, s’il sait que sa femme a ses règles. D’où il résulte qu’il est du devoir d’une femme de toujours informer son mari du moment où ses menstrues lui viennent.


Alfred, à la suite d’excès vénériens dont il a du reste reçu l’absolution et dont il se repent, a contracté une maladie qui, guérie incomplètement, lui a laissé un écoulement. Cet écoulement ne présente aucun danger de contagion. Alfred peut-il sans péché exiger le devoir de sa femme ?

Réponse. Le cas est particulièrement délicat. Il est certain que l’écoulement, dont est affligé Alfred, n’a aucun rapport avec la semence et n’est nullement prolifique. Alfred commet donc un péché mortel (S. Thomas). Cependant, s’il a demandé le coït en agissant sous l’empire d’un besoin irrésistible et pour s’éviter d’aller forniquer avec une autre femme, il n’y a pas péché.


Evrard et sa femme se trouvent dans la nécessité de demeurer longtemps dans une église, pendant un temps de guerre. Evrard se voit dans un danger évident d’incontinence ; il croit pouvoir exiger de sa femme le devoir. L’a-t-il pu sans péché mortel ?

Réponse. Selon l’opinion la plus probable, il a péché mortellement, et la femme aussi en lui obéissant, parce qu’ils ont violé par une telle action, quoique licite d’ailleurs, le respect qui est dû à Dieu et au lieu saint qui est particulièrement consacré à son culte. Et certes, si des époux qui se trouvent séparés les uns des autres par des emplois, des maladies, la prison, l’exil, etc., sont obligés sous peine de péché mortel de garder la continence, pourquoi n’y seront-ils pas obligés sous la même peine, lorsqu’ils se trouveront dans un lieu saint pendant quelques jours seulement ou quelques semaines ? et cela dans un temps de larmes, de pénitence et de prières auquel, selon les anciens canons, les époux chrétiens doivent s’abstenir de l’usage du mariage ! (S. Antonin, les RR. PP. Soto et Navarre).