Page:Léo Taxil - La confession et les confesseurs.djvu/115

Cette page a été validée par deux contributeurs.
109
COURS DE LUXURE

délectation, ou qu’il se répète plusieurs fois en mordillant et suçant les lèvres, ou s’il est colombinum, en mettant sa langue dans la bouche de l’autre, fait de cette sorte, même par jeu ou légèreté, ou même pour prouver l’amitié, ce baiser semble influer gravement sur la commotion charnelle, et, par conséquent, ne peut être excusé de péché mortel. C’est aussi l’avis de saint Liguori. De même, si les baisers sont faits à des parties insolites, comme la poitrine, etc., on doit les regarder comme libidineux, ou au moins comme entraînant un grand danger de libertinage et, par conséquent, comme péchés mortels.

. . . . . . . . . . . . . . . . . .

Quant aux longs embrassements avec compression des corps, ils sont le plus souvent très libidineux, et souvent accompagnés de violents mouvements désordonnés, de la pensée et du désir du coït, et peut-être de la pollution.

Il faut donc interroger le pénitent qui déclare simplement en confession des embrassements. Un auteur de Saint-Flour assez récent dit très bien : « Remarquez que souvent les jeunes gens ne savent pas (dans les baisers et les embrassements) quel esprit les pousse ; que tout cela est plein de dangers, et qu’il est difficile de les excuser de péché mortel quand ils ont lieu entre personnes déjà capables de libertinage. Aussi, pour ces raisons, et quand même on n’ait point encore éprouvé les jouissances vénériennes, il sera sage de différer l’absolution pour ceux qui en ont l’habitude, surtout lorsque l’on ignore la fragilité de l’autre. »

Toutes les fois, selon Collet, que les baisers sont accompagnés de délectation vénérienne, il faut déclarer la circonstance de la personne, même innocente, à qui a été donné le baiser ; si elle est liée par un vœu, ou consanguine, ou alliée ou mariée, parce que, dit-il, l’acte honteux implique la malice du coït auquel il tend de sa nature. Il est certain cependant que très souvent on ne songe pas au coït.


7