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LA VIE DE JÉSUS

constata la capture de cent cinquante-trois gros poissons. Pas un de plus, pas un de moins ; c’est parole d’Évangile.

— Venez, dit Jésus, et mangez.

On s’en fourra tant qu’on put ; mais plus on boulottait, plus les gros poissons se multipliaient.

Ah ! les pauvres ! que n’ont-ils pas le pouvoir surnaturel de Jésus ! comme ce pouvoir leur serait utile pour les aider à subvenir aux besoins de leurs familles !

Le dîner fut excellent, les poissons étaient tout ce qu’il y avait de mieux dans le lac ; mais on manquait de dessert. En guise de dessert, Jésus servit à ses disciples un petit discours.

Il s’adressa à Simon-Caillou et lui dit :

— Pierre, m’aimes-tu ?

— Oui, Seigneur, je vous aime.

— Eh bien, tu feras paître mes brebis.

Au bout de cinq minutes, Jésus réitéra sa question :

— Pierre, m’aimes-tu ?

Et Simon-Caillou répondit comme la première fois.

À quoi le Verbe, qui adorait les répétitions, dit encore :

— Je te donne le soin de faire paître mon troupeau.

C’est en vertu de ces paroles que l’Église nous raconte que Pierre fut le premier pape.

Jésus apparut encore, à plusieurs reprises, à ses apôtres.

Un matin, d’assez bonne heure, il les emmena sur une autre colline.

Les apôtres, chemin faisant, se demandaient ce qui allait arriver.

— Est-ce qu’il va nous exciter encore à l’insurrection et se faire crucifier une seconde fois ?

Quelques-uns étaient inquiets, pensant que ce pourrait bien être leur tour. Ils n’envisageaient pas avec gaieté la perspective d’une potence.

Quand on fut au sommet de la colline, le Verbe leur parla ainsi :

— La comédie est terminée ; nous allons baisser le rideau. Ma mission est accomplie ; je n’ai plus rien à fricoter dans cette vallée de larmes. Je vais donc rejoindre au ciel le père Jéhovah. Embrassez-moi, et au revoir dans un meilleur monde.

Les apôtres étaient stupéfaits.

— Quoi ! vous nous quittez !

— Il le faut, c’est écrit dans le livre du destin.

— Mais que deviendrons-nous, si vous n’êtes plus dans notre compagnie pour nous fortifier par vos exemples ?

— Soyez sans crainte, je veillerai sur vous. J’ai soufflé sur vos têtes ; mon père no 2, le Saint-Esprit, descendra vous confirmer les dons précieux que j’ai tenu à vous transmettre. Allons, une dernière risette au patron ! L’heure de mon départ est sonnée.