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LA VIE DE JÉSUS

— Oui ; j’ai même constaté que dans le nombre de mes fesseurs il y avait un vieux sergent qui avait la main diablement rude…

— Ah ! tant mieux ! s’exclamaient en chœur les âmes, heureuses d’apprendre que les portes du ciel allaient leur être ouvertes à deux battants.

Finalement, Jésus leur fit prendre à chacune un numéro d’ordre et se mit à leur tête pour aller les présenter à papa Sabaoth.

Le vieux Bon-Dieu fut charmé de recevoir dans son céleste royaume cette cour qui allait enfin lui procurer quelques distractions.

Il fit à toutes les âmes rachetées le meilleur accueil. Le défilé était en train, lorsque l’âme de Jésus dit tout à coup :

— Prelotte ! nous voilà à dimanche matin… Il ne faut pas que je fasse mentir les prophéties… Désolé de vous quitter sitôt ; mais il est de toute nécessité que j’aille me replacer dans mon corps, afin de ressusciter à la Pâque… Âmes et vous, mon père, j’ai bien l’honneur de vous saluer.

Sur quoi, l’esprit divin prit ses jambes à son cou et descendit prestement sur terre.

Tandis que s’accomplissaient ces événements d’outre-tombe, les amis de Jésus embaumaient son cadavre.

Voici comment se pratiquaient ces sortes d’opérations :

On retirait du cadavre les entrailles et la cervelle ; on introduisait dans le ventre et dans les veines toutes sortes d’aromates. On plongeait le corps dans des huiles précieuses ; après quoi, on l’entourait de bandelettes.

Jésus fut donc vidé ni plus ni moins qu’une poularde. Quand son âme revint au sépulcre où Joseph d’Arimathie, Jean, Nicodème et les saintes femmes avaient placé son corps, elle ne put s’empêcher de remarquer que celui-ci n’était plus au complet. Mais, baste ! la Divinité avait décidé que le Christ ne demeurerait sur terre que quarante jours après sa résurrection, et, somme toute, en sa qualité de personnage tout-puissant, rien ne lui était plus facile que de revivre sans intestins. (Matthieu, XXVII, 57-61 ; Marc, XV, 42-47 ; Luc, XXIII, 50-56 ; Jean, XIX, 38-42.)

CHAPITRE LXVII

LE MORT POUR RIRE

Joseph d’Arimathie était propriétaire d’un jardin, situé précisément sur le Golgotha, à proximité de l’endroit où les croix avaient été disposées. L’Évangile ne dit pas d’une manière