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LA VIE DE JÉSUS

— Quel dommage tout de même qu’il soit mort !

Quant aux princes des prêtres, pharisiens, scribes, ingrats malades guéris par Jésus, et autres, ils comprirent aussi parfaitement à qui ils avaient eu affaire. Il n’est pas possible, en effet, que ce bouleversement général de la nature n’ait pas été pour eux une probante démonstration de la divinité de leur victime.

Seulement, à cette époque, les humains étaient à tel point canailles, qu’ils s’entendirent tous pour ne jamais souffler mot de cet événement extraordinaire. Pas même les ressuscités n’eurent la reconnaissance de leur résurrection : les célébrités de tout genre, à qui la mort du Christ avait rendu la vie, s’arrangèrent pour ne jamais faire parler d’eux durant leur seconde existence ; ainsi, l’on n’a pas ouï dire qu’Alexandre-le-Grand ait profité de cette occasion mirifique pour lever des armées et entreprendre de nouvelles conquêtes ; quant à Jules César et à Auguste, ils durent, évidemment, passer leur nouvelle vie en paisibles bourgeois, retirés à la campagne, puisque ni l’un ni l’autre ne vint dire à leur successeur Tibère, qui régnait alors : « Ôte-toi de là, que je m’y remette ! » Ce fut un complot général de silence, entre tous les ressuscités du globe ; un miracle de discrétion, après tous les autres miracles.

C’est pour cela, sans doute, qu’à part l’Évangile, il n’est pas un seul livre du temps qui fasse la moindre allusion à ce prodige sans pareil.