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LA VIE DE JÉSUS

lui avoir rappelé sa toute-puissance, et il dit avec un geste noble :

— À présent, je me sens en mesure de braver tous les supplices.

Il revint une troisième fois à ses disciples qui roupillaient tout comme les fois précédentes, les réveilla encore :

— Incorrigibles que vous êtes ! fit-il. Allons, mettez-vous sur pied. Celui qui doit me trahir n’est pas loin. (Matthieu, XXVI, 36-46 ; Marc, XIV, 32-42 ; Luc, XXII, 40-46 ; Jean, XV, 1-27 ; XVI, 1-33 ; XVII, 1-26.)

CHAPITRE LIX

UNE PRISE DE CORPS ACCIDENTÉE

Revenons, si vous le permettez, à Judas, l’apôtre infidèle.

Le patron lui avait donné en quelque sorte l’autorisation de le livrer aux princes des prêtres. Il était donc allé chercher la garde.

Le capitaine des milices du Temple, le voyant accourir, lui demanda :

— Eh bien ! est-ce pour aujourd’hui ?

— Il n’y a pas une minute à perdre, répondit Judas… À cette heure, Jésus a fini de dîner ; il s’est dirigé vers la colline des Oliviers ; cette petite promenade lui a permis de faire tranquillement sa digestion. Si vous voulez me suivre, nous allons le cueillir. Jamais pareille occasion ne se présentera.

— Donnez-moi le temps de mettre mon sabre et mon ceinturon, et je suis à vous.

Le capitaine réunit une escorte et commanda :

— En avant, aarche !

Quelques officiers du Sanhédrin et des serviteurs des grands-prêtres se joignirent à l’expédition.

Quand on fut aux abords du jardin de Gethsémani :

— Ce n’est pas tout ça, fit observer le capitaine ; comment allons-nous reconnaître ce sieur Jésus au milieu de ses disciples ?

— Que cela ne vous inquiète, riposta Judas. Je me charge de le trouver dans le tas. Celui que j’embrasserai, ce sera lui.

— Entendu.

Le jour n’était pas encore levé. Les soldats avaient allumé des torches et des lanternes. Quelques apôtres, naïfs, envoyant arriver cette escorte, pensèrent :